Entretenir son étang naturel

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Vous avez fait creuser un étang naturel sur votre domaine et vous souhaitez y voir se développer la faune et la flore en toute harmonie ? Sachez que, pour garantir la prospérité de ce biotope, il vous faudra en effectuer l’entretien tout au long de l’année. Découvrez nos conseils pour un étang prospère qui magnifie votre terrain !

Manque d’entretien de votre étang : les troubles à identifier

L’entretien d’un étang naturel est primordial pour préserver la biodiversité qu’il abrite. Un étang mal entretenu entraîne un déséquilibre de la faune et de la flore qui peut aller jusqu’à l’extinction de certaines espèces aquatiques.

Certains signes ne trompent pas quant au mauvais entretien d’un étang naturel. Voici les troubles à repérer : 

  • De la vase s’accumule au fond de l’étang ;

  • Les algues filamenteuses prolifèrent ;

  • Les plantes aquatiques envahissent l’eau ;

  • On observe l’apparition de lentilles d’eau ;

  • L’étang dégage de mauvaises odeurs (œuf pourri, vase) ;

  • L’eau est trouble, verte ou brunâtre ;

  • Des poissons morts s’accumulent à la surface de l’eau ;

Ces troubles doivent vous alerter car ils sont les signes avant-coureurs d’un dérèglement important de la vie dans votre étang.

Comment entretenir son étang : méthode naturelle ou mécanique ?

L’entretien d’un étang est un travail de fond. Préserver la bonne santé de votre point d’eau passe par des gestes simples et réguliers. Cette méthode naturelle est peu coûteuse, à l’inverse d’une intervention mécanique. Cette dernière est préconisée si l’étang est en mauvaise santé et qu’il n’a pas été correctement entretenu.

Entretien naturel de l’étang

L’utilisation d’engrais aux abords de l’étang peut entraîner un apport trop élevé de nutriments qui s’écoulent dans l’étang via les eaux de pluie. Il est donc fortement déconseillé d’en utiliser à proximité de votre point d’eau.

Il faut également ramasser les branches cassées et les feuilles mortes pour limiter l’apport de matière organique. De même, la taille des plantes aquatiques permet de limiter leur expansion.

Il est possible d’ajouter des bactéries favorisant l’absorption des matières organiques (feuilles, branches) et la destruction des algues filamenteuses et autres bactéries nocives pour la vie aquatique.

Entretien mécanique d’un étang

À cheval entre la méthode naturelle et mécanique, l’installation d’un aérateur pour étang permet d’apporter l’oxygène indispensable à la vie aquatique.

Si vous venez d’acheter une propriété avec étang et que ce dernier n’a pas été entretenu régulièrement, l’intervention mécanique sera probablement nécessaire. 

Il faudra avoir recours à des opérations de curage et de faucardage (coupe des plantes aquatiques invasives) pour rééquilibrer la vie aquatique.

Le curage consiste à racler le fond de l’étang pour en extraire les sédiments accumulés en trop grand nombre. Cette opération peut s’effectuer lorsque l’étang est en eau ou vidé, de préférence en hiver.

À chaque saison un entretien spécifique

Au gré des saisons, les besoins des plantes, des poissons et des autres espèces aquatiques qui peuplent votre étang naturel évoluent. Pour un entretien optimal, il est donc nécessaire de prendre en compte cette saisonnalité.

Le printemps : la saison de la taille

Le printemps est l’époque de la repousse des plantes aquatiques. Il convient ainsi d’en ôter les parties mortes et, si nécessaire, de tailler celles qui ont trop poussé.

L’été : la saison calme pour l’entretien

Durant l’été, votre étang naturel nécessite très peu d’entretien. N’hésitez pas, toutefois, à tailler les plantes aquatiques qui le nécessitent.

L’automne : une attention particulière pour votre étang

C’est en automne que votre étang requiert le plus d’attention. En premier lieu, il est nécessaire de retirer les feuilles qui y tombent, de façon à ce que l’eau ne s’acidifie pas. Les parties mortes des plantes aquatiques doivent être taillées et les plantes devenues trop grandes divisées ou rempotées. N’oubliez pas aussi de vous assurer de l’absence de boue au fond de votre étang. Enfin, il peut être utile de vérifier la qualité de l’eau qui laisse souvent à désirer en automne, notamment à cause de la présence de débris organiques.

L’hiver : la saison du repos pour votre étang naturel

L’hiver constitue une période de repos pour l’étang durant laquelle il est préférable de ne pas intervenir. Cependant, veillez à ce que celui-ci ne gèle pas complètement afin qu’il puisse continuer à absorber suffisamment d’oxygène.

La vidange de votre étang

Il est recommandé d’effectuer une vidange de votre étang naturel tous les deux à cinq ans.. Cette démarche consiste à abaisser temporairement le niveau de l’eau de l’étang de façon à vérifier l’état sanitaire des populations piscicoles qui y sont présentes.

La vidange doit s’effectuer lorsque le débit du cours d’eau qui alimente votre étang est au plus haut et lorsque la température est aux alentours de 10-12 °C. Soit entre la fin de l’automne et la fin du mois de février.

Bon à savoir

Si votre étang se trouve en 1re catégorie piscicole, il est interdit de le vidanger entre le 1er novembre et le 31 mars. La vidange aura lieu entre le 1er avril et le 30 novembre.

L’étang peut ensuite rester en “assec” pendant 5 à 90 jours. 

Pour les étangs de plus de 1000 m², une déclaration préalable en préfecture peut être nécessaire.

Cela mérite votre intérêt

La plupart des étangs naturels ne sont pas équipés d’un dispositif de vidange (bonde, vanne, canal de dérivation). Pour les mettre en assec, il faut une pompe. Dans ces cas précis, la bonne santé de l’étang est intrinsèquement liée à son entretien régulier et à sa surveillance.

Régulez la présence d’algues

La présence d’algues est normale dans un étang naturel. Toutefois, il convient d’éviter de les laisser s’y accumuler. Lorsqu’elles pullulent, en effet, elles peuvent entraîner une réduction des niveaux d’oxygène et une augmentation de la concentration en ammoniac, qui devient alors toxique pour les poissons.

Prenez soin des poissons

Depuis la création des étangs au Moyen Âge, les mêmes techniques d’entretien perdurent. C’est le cas de l’alternance de périodes d’évolage et d’assec.

Pendant la période d’évolage, l’étang est mis en eau et est utilisé pour la production de poissons sur une durée maximum de 3 ans. Chaque année, les plus gros poissons sont prélevés.

Ensuite, l’étang est mis en assec, c’est-à-dire qu’il est vidé de son eau pendant une saison.

Cette période de « repos » permet à l’exploitant d’entretenir et de rénover les ouvrages inaccessibles quand l’étang est en eau et de « travailler » le sol.

Il met également l’étang en culture (avoine, sorgho, ray grass, maïs…) pour régénérer le sol et favoriser ainsi l’apparition du phytoplancton lors de sa remise en eau.

Les poissons constituent un maillon essentiel à l’équilibre biologique de votre étang naturel. Pour assurer leur prospérité, sans pour autant qu’ils ne nuisent au biotope, il est indispensable de ne pas trop les nourrir. La suralimentation des poissons contribue en effet au développement d’algues filamenteuses. Aussi, si vous repérez des poissons malades (par exemple infestés de parasites, ou ayant un comportement anormal), il convient de les retirer de l’étang afin d’éviter qu’ils ne contaminent le reste de la population.

L’entretien général d’un étang, ainsi, est relativement peu contraignant et à la portée de tous. Mais sachez qu’il est toujours possible de faire appel à un professionnel si vous avez besoin d’apporter un soin plus spécifique à votre bassin !

Sources :

Les guides BARNES Propriétés et Châteaux