La Bretagne, forte d’un littoral spectaculaire et préservé ainsi que d’une myriade de communes de charme où il fait bon vivre, est l’une des régions françaises les plus plébiscitées sur le plan immobilier, notamment depuis la crise sanitaire. Une maison bretonne, de la maison du pêcheur à la longère, peut revêtir des styles architecturaux très différents. Parmi ces demeures typiques, les prestigieuses malouinières, typiques de la région de Saint-Malo.
Un peu d’histoire
Les malouinières sont de vastes demeures construites entre le XVIIe et le XVIIIe siècle dans l’arrière-pays de Saint-Malo, appelé le Clos-Poulet. Situées à proximité du port, il s’agissait à l’époque de lieux de villégiature pour les riches armateurs, négociants ou encore capitaines malouins qui souhaitent pouvoir se délasser à l’écart de l’univers bruyant de la cité corsaire à laquelle ils pouvaient toutefois accéder rapidement à cheval, si nécessaire. La construction de ces habitations fastueuses, à l’architecture facilement reconnaissable, constituait également un signe d’ascension sociale. On compte une bonne centaine de malouinières dans la région, dont la majorité sont privées, même si certaines d’entre elles, comme la malouinière de la Chipaudière, ou la malouinière de la Ville Bague, sont ouvertes à la visite.
Les caractéristiques d’une malouinière
Les malouinières, simples mais élégantes, sont dotées d’un style architectural d’une grande symétrie, typique des ingénieurs du Roi (notamment Siméon Garangeau). Elles se distinguent généralement les unes des autres par leur taille, leur aspect général étant ainsi déterminé par des codes assez précis. Dotées de hauts murs qui les rendent quasi invisibles – une façon de garantir discrétion et intimité – en moellons de schiste et de granulite, les toits des malouinières sont hauts et leurs façades sévères. Pour les fenêtres et les lucarnes, c’est le granite de Chausey (une île au large de Granville), en pierre de taille, qui est utilisé. Les éventuelles ouvertures, comme dans l’architecture militaire, sont symétriques et alignées. Cette austérité apparente est toutefois contrebalancée par des intérieurs fastueux : mobilier et matériaux nobles, tableaux, boiseries sculptées, tentures exotiques, porcelaine de Chine… Pour la plupart d’entre elles, les malouinières sont entourées d’un grand jardin à la française autrefois à l’origine d’une polyculture d’agrément ou de subsistance.
Pourquoi acheter une malouinière ?
Saint-Malo, en plus d’être une station balnéaire à succès, constitue un véritable musée à ciel ouvert tant sa richesse patrimoniale est grande. Investir au sein de cette cité ou dans la campagne environnante présente donc de nombreux avantages. Parmi les châteaux et autres manoirs disponibles à l’achat, il peut arriver qu’une malouinière soit mise sur le marché. Véritables joyaux du répertoire architectural du XVIIIe siècle, façonnées par la vie des corsaires dont l’empreinte est encore palpable, ces bâtisses constituent un havre de paix idéal pour les amoureux de la mer, de la nature et de l’histoire. À noter enfin que les malouinières sont des bien rares et donc particulièrement recherchés – une telle acquisition est donc nécessairement synonyme d’un certain prestige.
Crédit photo : Malouinière du Puits Sauvage à Saint-Malo construit sur les vestiges d’un ancien manoir du XVe siècle.
